Partir de la réalité et bâtir une organisation au service des clients
La nécesité d'un système d'organisation au début de l'aire industrielle
Les systèmes d'organisation de la production sont nés au début de l'ère industriel, quand il y a fallu réunir dans un même lieu des métiers différents : il y avait nécessité d'organiser et d'uniformiser des pratiques et des habitudes différentes, définir des lieux et des temps de travail alors que les professions traditionnels choisissaient leurs lieux et se référaient au soleil pour travailler.
La nécessité d'un système d'organisation au début de l'aire industrielle
L'ére industrielle est née lorsque les moyens artisanaux n'étaient pas suffisants pour financer les moyens de plus importants nécessaires pour la production de certains produits devenus indispensables. C'est ainsi que les les savoir-faire ont été regroupés dans des manufactures, puis dans des sites industriels grace à des capitaux : c'est ainsi que sont nés les aciéries, les complexes chimiques, les filatures, ...
Les systèmes d'organisation de la vie au travail ont été pendant longtemps la reproduction de ce qui existait au niveau artisanal, et les objectifs étaient de produire au meilleur coût.
De la manufacture au taylorisme : du compagnon à l'OS (ouvrier spécialisé)
La production de masse des produits pour répondre aux besoins de développement des sociétés occidentales a conduit à transformer les modes de production : le temps de formation des compagnons était incompatible avec la nécessité de produire très vite des produits pour des entreprises qui avaient un besoin urgent de bras pour répondre à la demande. Les évolutions techniques de la sidérurgie avaient drainées un premier transfert de la main d'oeuvre vers les bassins de production d'acier.
Les transformations imaginées par TAYLOR et opérées par FORD permettaient d'utiliser une main d'oeuvre non formées, mais spécialisée pour faire une petite part du travail rapidement assimilable et répétable indéfiniment : le travail à la chaîne était en place.
TOYOTA Production Système (TPS) : le retour du bon sens et de l'intelligence au travail
Après la seconde guerre mondiale, le système de production de masse - qui avait d'une certaine manière permis aux Etats Unis et aux Alliés de la gagner - a été copié par les entreprises qui devaient participer à la reconstruction des pays dévastés, vaincus comme vainqueurs. C'est ainsi que TOYOTA a failli disparaître au début des années 50 en copiant un modèle qui ne convenait pas à l'économie japonais.
Dans le sillage de Taïchi OHNO un nouveau système de production différenciée s'est bâti, en cherchant une économie de moyens (élimination des "muda") et d'optimisation des ressources (on demande aux personnes de faire, d'assurer la qualité et de proposer des améliorations). Ce système (TPS : TOYOTA Production Système) s'est ensuite exporté dans les années 90 aux Etats Unis où il se transforma en Lean Manufacturing (puis Lean Management) pour ensuite être diffusé dans le monde entier et sur des secteurs industriels ou de service, porté par le succès de TOYOTA qui tutoit depuis des années la première place des constructeurs automobile.
L'évolution des formes d'organisations : renforcer la place de l'humain
Dès les années 80, en particulier dans certaines sociétés occidentales, le travail à la chaîne est remis en cause : on parle d'aliénation au travail, de perte du sens du travail, de travail sans intérêt, de travail "alimentaire", ... d'autant plus que les niveaux d'éducation et de connaissances se sont élevés. L'ouvrier spécialisé n'a plus le rôle qu'il tenait dans la société imaginé par les grandes industries capitalistiques.
VOLVO par exemple conçoit une nouvelle usine d'assemblage de véhicule à UDDEVALLA sans chaîne de montage : la voiture est immobile et des équipes (16 à 48 personnes) effectuent entièrement le montage du véhicule. Même si la crise des années 90 suite aux chocs pétroliers a mis fin à cette expérience (VOLVO n'a pas voulu sacrifer son usine historique alors que les sites étaient aussi rentables),
Les nouvelles formes d'organisations : entre "quick and dirty" et "entreprise libérée"
Lors d'une conférence, Emmanuelle DUEZ (#TheBosonProject) parlait d'un développement de type "Quick and dirty" des nouvelles formes d'organisations de type UBER, RYANAIR ou AMAZON, s'appuyant sur les nouvelles technologies, mais surtout sur au mieux des carences, au pire sur la négation des systèmes établis de régulation, de droit du travail ou des exigences fiscales pour se développer. Les conditions de travail souvent désastreuses, un travail précarisé sont autant de faits sur lequel l'ergonomie mais aussi le lean peuvent travailler pour améliorer les situations auxquelles les personnes sont confrontées.
L'entreprise libérée semble apporter un avenir peut-être moins sombre, mais trop faiblement implanté et de manière trop récente pour en juger les avantages, mais peut être aussi les inconvénients. Dans tous les cas, l'entreprise libérée aura besoin de capitaliser et de transmettre ses savoir-faire et favoriser les personnes à developper des stratégies dans la réalisation de ses tâches au quotidien.
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